Lors d’un débat d’orientation budgétaire un élu a fait l’intervention suivante :
« Lorsque cela vous arrange vous comparez le budget primitif avec le compte administratif et lorsque cela arrange, vous comparez le budget primitif précédent avec le budget primitif à voter. Il faut donc comparer ce qui est comparable et comparer un exercice prévisionnel avec un autre exercice prévisionnel, tout comme un compte de résultat avec un autre compte de résultat. La comparaison CA-BP ne vaut pas. Tout le monde le sait en finances. »
Que faut-il en penser ?
1- Comparer deux BP c’est comparer deux prévisions, chacune étant l’expression chiffrée des objectifs poursuivis, des priorités retenues, des hypothèses faites. Tout écart est donc le résultat cumulé des différences sur les objectifs, les priorités et les hypothèses. C’est tout le débat sur les orientations nouvelles
2- Comparer deux CA c’est comparer deux situations réelles fruits des décisions prises, des facteurs économiques réellement rencontrés, des comportements effectivement passés. C’est pour l’histoire et la compréhension de la gestion passée pour identifier les facteurs qui ont provoqués les écarts
3- Comparer le CA et le BP de l’année c’est rapprocher les réalisations des prévisions, c’est mettre en évidence les réussites ou les échecs dans la poursuite des résultats initialement fixés, c’est appeler à l’analyse des raisons de ces « performances »
Pour approuver un projet de budget, quels raisonnements faut-il tenir ?
1- Partir de la situation réelle des comptes en fin d’année (CA de N-1) pour définir en connaissance de causes (objectifs, priorités, hypothèses) la situation souhaitée (projet de budget de N)
2- Evaluer la faisabilité, le réalisme des prévisions en s’appuyant sur les enseignements tirés des écarts d’exécution (au CA de N-1) avec le budget correspondant (BP de N-1).
Remarque : Le CA de l’année (N-1) est la charnière entre le nouveau BP de l’année (N) et le BP de l’année (N-1)